Le Festival Lumière 2017 s’est ouvert le 14 octobre 2017, dans une Halle Tony Garnier comble, avec un vibrant hommage à Jean ROCHEFORT, décédé 5 jours auparavant, à sa mémoire, et à sa qualité exceptionnelle. Oui, Bertrand Tavernier a eu raison de déplorer ces nécrologies rances et envieuses dans certains journaux, « où on démolit quelqu’un avec plein d’erreurs factuelles … et il y a eu des lignes dégueulasses sur ROCHEFORT » en citant par exemple « il aurait évité la Nouvelle Vague, c’est pas plutôt la Nouvelle Vague qui l’aurait évité ». « Il n’a pas subi ses films, au contraire Jean cherchait toujours des premiers films et il a fait débuter beaucoup de réalisateurs, à commencer par moi-même », « au théâtre, il imposait Pinter » pour conclure ainsi, et justement : « Jean était un acteur génial et un homme d’une qualité absolument exceptionnelle ».
Qui ne se souviendra de Jean ROCHEFORT, sautant de la corniche de cet immeuble (« Un élephant, ça trompe énormément »), surpris par l’arrivée inopinée d’un mari, ou dans le rôle du vieux, dans le Crabe-Tambour de Schoendorffer, deux films montrant combien il pouvait tout jouer sans jamais surjouer, s’auto-caricaturer, s’auto-plagier, avec toujours une justesse de ton et d’élégance flegmatique ou de gravité majestueuse.
Il nous manque déjà, mais ses films resteront dans le coeur et les mémoires.
